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Quand les designers africains cassent les codes !

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Les collections imaginées par les designers africains ne cessent d’inspirer les créateurs du monde. La mode africaine a en effet transformé la mode mondiale qui intègre désormais ses codes dans la construction d’une nouvelle esthétique.

Aujourd’hui, la grandeur inouïe du patrimoine africain est enfin reconnue et les références à l’Afrique se multiplient sur les podiums des « Fashion Week » européennes. La mode africaine se déploie du chic à l’incarnation du luxe moderne.

Cependant, on a encore souvent trop tendance à réduire la mode africaine, à l’utilisation du “wax” et à la conception de tissus ultras colorés ou à des motifs “tribaux” ! Mais au-delà des clichés, on retrouve des influences et même parfois, des codes ethniques, des tissus traditionnels associés à de nouvelles coupes et des mélanges de matières qui réinventent totalement le style africain.

On ne le dira jamais assez : NON, il n’existe pas que le wax en Afrique…le wax n’est d’ailleurs pas africain !

Les petits génies de l’African touch : ces designers afros qui habillent le monde !

Formés dans une tradition artisanale et/ou diplômés de grandes écoles, de nouveaux créateurs et designers émergent, et avec eux, des marques qui gagnent en notoriété et rayonnent aujourd’hui sur la scène internationale. Stars de la musique, du cinéma, personnalités politiques…, les marques africaines de luxe conquièrent les sommets de la mode.

Parmi elles, nous pouvons citer celles du styliste britannique Duro Olowu, originaire du Nigéria, qui a su s’imposer dans le milieu très select de la mode new-Yorkaise. Encensé par le New York Times, mais aussi par VOGUE USA il est devenu the « Michelle Obama-approved designer « une véritable consécration pour ce jeune styliste. 

Ou encore Tongoro qui signifie “étoile” en sango, la langue de la République centrafricaine, qui a su séduire de nombreuses icones black.

Ou citons enfin Adama Paris, la vitrine du luxe et du chic à l’africaine installée depuis 19 ans en France. Sa créatrice Adama Amanda Ndiaye, d’origine sénégalaise milite pour que « dire “ luxe” et Afrique” dans la même phrase, ne choque plus » Adama est également la fondatrice et productrice de beaucoup d’événements mode telle que la Dakar Fashion Week depuis 18 ans, les Afrika Fashion Awards devenus « les Trophées de la mode Africaine » (TMA) et la Black Fashion Week qui a lieu à Prague, Bahia, Paris et Montréal depuis 2010.
Des créations graphiques uniques, de la couleur et une légère touche de provocation… c’est le combo gagnant qui a permis à ces jeunes créateurs africains de se faire un nom, dans le milieu très privé de la mode.

Lumière sur la scène créative ivoirienne !

La mode ivoirienne, en 50 ans d’existence a connu de grands noms qui ont contribué à son rayonnement.

L’arrivée à Abidjan au début des 80’s du styliste Chris Seydou, armé d’une expérience auprès des plus grands couturiers européens, a révolutionné la mode ivoirienne. Il a imposé un style singulier constitué de textiles, artisanaux, modernes ou traditionnels.

Au début des 90’s, c’est un défilé de Paco Rabanne à Abidjan qui a révélé une nouvelle génération de stylistes fraîchement débarquée d’Italie pour certains et formée de façon artisanale pour d’autres.

Ces nouvelles stars de la mode ont pour noms Nawal El Assad, Angybell, honorées du prix Unesco de la créativité pour sa valorisation du raphia, Pathé O, Ciss Saint Moïse Gilles Touré …et ont ainsi permis à la mode Ivoirienne a pris ainsi son envol.

Dans les années 2000 une nouvelle vague de créateurs, s’est fait remarquer par l’utilisation de coupes et de collections qui ont trait au glamour tout en se basant sur l’originalité. S’appuyant sur des matières africaines pour confectionner entre-autres des chemises, certains ont séduit des personnalités africaines comme l’ex-président sud-africain Nelson Mandela.

Ils sont devenus de véritables ambassadeurs tels que Eloi Sessou, Patrick Assoh, Anderson D, et ne cessent de porter haut la mode “ made in Côte d’Ivoire” à travers des collections tout aussi glamours que féériques.

Aujourd’hui, l’industrie de la mode ivoirienne s’étend bien au-delà des frontières du continent. Nous assistions de plus en plus à l’éclosion de nouveaux talents proposant des créations ethniques, déstructurées et audacieuses. La mode ivoirienne a trouvé sa place sur la scène internationale en habillant des stars comme Solange ou Beyoncé pour la sortie du film musical « Black Is King ». Queen Bee a activement contribué à mettre en avant de jeunes créateurs aux côtés des grandes marques de luxe. Parmi eux, les Ivoiriennes : Lafalaise Dion et Loza Maléombho. L’une s’est fait connaître en 2018 grâce à ses créations valorisant les cauris et la spiritualité africaine, l’autre mise sur des tissus locaux pour sublimer les femmes.

On peut aussi évoquer Alexis Temomanin, avec sa marque Dent de Man lancée en 2012 dont le nom est tiré d’une région montagneuse en Côte d’Ivoire. 

Aujourd’hui, « La mode ivoirienne est le reflet d’une Côte d’Ivoire nouvelle qui riche de son patrimoine culturel, s’impose désormais comme une destination phare de la mode africaine » une phrase résumant parfaitement l’état de santé d’un secteur qui occupe désormais une place importante dans l’industrie touristique ivoirienne.

Ces collaborations inédites entre designers africains et occidentaux

L’univers du design fait depuis longtemps l’objet d’une transformation opérée par une jeunesse dynamique et créative et la scène de la création a vu émerger et se distinguer des noms issus de l’Afrique et de ses diasporas. Des innovations qui ont vu le jour dans des villes africaines et leurs banlieues sont parvenues jusqu’aux oreilles d’entreprises mondiales.  La Fondation Prada, déjà en 2008, consciente de ce cosmopolitisme, avait ouvert à Londres « The Double Club », restaurant et boîte de nuit à l’identité double, où se rencontraient mondes européens et congolais. Li Edelkoort une des spécialistes des tendances mondiales avait aussi remarqué dès 2013 une certaine similarité entre le mouvement de design milanais Memphis et l’artisanat traditionnel africain : imprimés zèbres, couleurs disco et motifs totémiques.
A l’heure de l’upcycling, de nouveaux modes de recyclage ont même émergé dans des lieux tels que le bidonville kényan de Kibera, où l’artiste Cyrus Kabiru a imaginé et assemblé ses lunettes C-Stunner. Stephen Burks un designer à la renommée mondiale pense qu’avec ses cinquante-quatre pays, ses innombrables tribus et cultures, l’Afrique est tout simplement devenu « le symbole de toutes les causes qui se veulent socialement engagées, favorables à la durabilité et sources de développement ».

Comme le souligne Nana Ocran, « caractérisée par de dynamiques et visionnaires métissages, la réflexion menée autour du design produit en Afrique et par ses diasporas aspire à une profonde transformation du design mondial, d’autant que l’Afrique est de plus en plus considéré comme le continent du XXIe siècle. Des défilés de mode aux écrans de cinéma, l’attention palpable et continue qui lui est accordée ne se résume manifestement pas à une simple mode. Si la vie imite l’art, il s’avérerait alors possible, dans un monde où les studios Marvel portent le royaume de Wakanda sur grand écran, de ne plus considérer une telle influence comme simplement visionnaire, mais d’envisager un avenir véritablement africain. »